Parler, exprimer son stress


Il devient presque banal de se reconnaître stressé et beaucoup d’entre nous le faisons volontiers, mais lorsqu’il s’agit de décrire ce que nous ressentons et/ou de parler plus en profondeur de notre état de stress, nous devenons soudain moins loquaces. Excès de pudeur ? Crainte d’importuner notre interlocuteur ? Gêne face à ce que nous considérons comme une faiblesse ? Nous préférons souvent taire nos tourments.

Et pourtant… mettre des mots sur ce que l’on ressent permet de prendre de la distance et de diminuer, voire de liquider nos tensions (catharsis). Une fois les émotions atténuées, nous pouvons alors relativiser et modifier notre perception des choses. En outre, tenter d’expliquer clairement à quelqu’un une situation contribue souvent à la clarifier à nos propres yeux, voire à trouver plus aisément des pistes de solution.

Lorsque notre stress devient trop important, lorsque l’anxiété rend notre vie quotidienne pesante, parler devient essentiel pour retrouver ses repères et sa tranquillité d’esprit.

Parler, d’accord, mais à qui ?

D’abord à une personne de notre entourage (famille, ami, condisciple,…) avec qui le courant passe bien, pas trop stressée elle-même (le stress est éminemment contagieux !) et qui peut écouter calmement en sachant que stress, coups de blues ou moments de panique sont des phénomènes «normaux» en période de bloques et sessions… et qu’il faut donc les relativiser.

Allo

Il arrive que ces personnes proches ne soient cependant pas les interlocuteurs les plus adéquats pour nous apporter le soutien dont nous avons besoin, tout simplement parce qu’elles sont trop proches de nous et trop impliquées affectivement dans notre situation. Autrement dit, elles «souffrent» de nous voir «souffrir» et ont du mal à prendre le recul nécessaire pour nous accompagner avec une sérénité suffisante.

On peut alors faire appel à une personne spécialement formée, qui apportera un regard extérieur sur notre situation et nous permettra de considérer celle-ci sous un angle différent. Le «psy» n’est pas celui qui va dire les choses à notre place, mais il va nous aider à formuler notre pensée, à exprimer ces émotions que nous avons tendance à faire taire et qui nous deviennent alors si lourdes à porter.

Certaines personnes, au lieu de se confier aux autres par la parole, se racontent par écrit, ou utilisent les deux techniques. En écrivant, elles tentent également de traduire en mots ce qu’elles ressentent et cette démarche leur permet de mettre un peu de distance, d’espace, entre elles-mêmes et les émotions qui les submergent parfois. Il ne s’agit pas de faire de la littérature, de fignoler son style (ce n’est toutefois pas interdit), mais bien de se livrer en toute intimité et de prendre le temps de faire le point. Le soulagement qui en résulte permet aussi de dédramatiser et d’affronter la réalité quotidienne avec des forces nouvelles.

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