Dépendances et sevrage tabagiques


La dépendance

La principale substance responsable de la dépendance au tabac est la nicotine. Par son action sur le cerveau, elle engendre une dépendance physique, mais également psychologique, comportant plusieurs facettes (gestuelle, comportementale, sociale). Ces deux formes de dépendances sont très fortes : le pouvoir de la nicotine est aussi fort que celui de l’héroïne ou de la morphine, et l’usage du tabac a l'effet pervers de ne perturber que très peu la vie sociale, voire la facilite, ce qui ne motive pas vraiment à s’arrêter.

Dépendance physique

 

Dépendance psychologique

Help   vert
Lorsqu’elle est inhalée, la nicotine met environ 10 secondes pour arriver dans une région du cerveau liée au plaisir, où elle se fixe sur des cellules réceptrices. Une seule cigarette, sur laquelle un fumeur va tirer environ 15 fois, représente autant de «shoots» consécutifs de nicotine dans le cerveau. Chez un nouveau fumeur, sous une telle avalanche de nicotine, le cerveau se modifie paradoxalement : les récepteurs à la nicotine se multiplient et en même temps deviennent de moins en moins sensibles, ce qui entraîne un besoin croissant de nicotine. Après quelques années, ce phénomène se stabilise et le fumeur atteint sa «consommation de croisière», qu’il gardera en général toute sa vie… S'il arrête de fumer, les récepteurs ne disparaissent pas pour autant. Donc, en cas de rechute, le fumeur retrouvera rapidement son niveau de besoin de nicotine.   Lorsqu’elle arrive dans le cerveau, la nicotine entraîne la libération de dopamine, un neurotransmetteur que fabrique normalement le cerveau lorsque nous faisons des choses que nous aimons ou que nous vivons des situations agréables. La libération de cette substance peut, à elle seule, expliquer le bien-être ressenti par le fumeur et cette sensation sera encore accentuée si celui-ci s’accorde un moment de pause pour fumer sa cigarette et l’associe à d’autres choses agréables (une tasse de café, quelques minutes de lecture, etc.).
L’habitude (beaucoup de fumeurs allument systématiquement une cigarette dans certains lieux ou certaines circonstances), la gestuelle (le fait de fumer est bien souvent associé à une façon de se présenter et de se comporter en public) et les convenances sociales (on fume souvent en groupe, en famille, entre amis) joueront également un rôle important dans cette dépendance psychologique
 

Quand parle-t-on d'addiction ?

Lorsqu'il y a en même temps dépendance et perte de contrôle de la consommation ; on continue à fumer malgré une conscience claire des effets délétères du tabagisme.

Le sevrage

Lorsqu’un fumeur tente d’arrêter sa consommation, son corps manifeste les symptômes de sevrage, ce qui engendre une tension importante.
Les symptômes de sevrage les plus sévères surviennent en général durant la première semaine d’arrêt, mais l’état de manque persistera bien souvent des mois et se traduira par des maux de tête, de l’anxiété, de l’irritabilité, de la fatigue, de la toux, etc.  Alors, si vous êtes décidé à arrêter, n’hésitez pas à en parler à votre médecin car de nombreuses techniques peuvent vous aider à passer ce cap difficile.

Il faut savoir que même lorsque la sensation de manque n’est plus présente et que l’arrêt est donc réussi, un ex-fumeur peut redevenir dépendant s’il fume ne fût-ce qu’une cigarette, parfois même des années après l’arrêt.
Vous libérer de la dépendance psychologique est donc primordial et pour cela, il vous faudra apprendre à vous faire plaisir autrement, à trouver des compensations à l’arrêt du tabac, à vous organiser différemment pour éviter les situations qui vous rappellent l’habitude de la cigarette. Un grand défi, mais qui en vaut vraiment la peine !
cigarette
Besoin d’un coup de pouce ?
Il existe au CHU un centre d’aide aux fumeurs, à travers des consultations personnalisées.
Contact : Mme Delvaux 04/366 7786.

Bon à savoir

Diminuer le nombre de cigarettes fumées n’est pas une solution, car des expériences ont montré que, par un phénomène inconscient, le fumeur va chercher à absorber sa dose habituelle de nicotine. Il aura donc tendance, s’il diminue le nombre de cigarettes fumées par jour, à tirer plus sur celles-ci, à inspirer plus profondément et à laisser un mégot plus petit.
Il en sera de même si le fumeur passe à des cigarettes light ou à plus faible teneur en nicotine.
Par conséquent, même si c’est dur, mieux vaut affronter le problème de face plutôt que de se voiler la face…
 
Calendrier des effets bénéfiques du sevrage tabagique.

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