L'interprétation du hasard


Le cerveau humain comprend le hasard de manière théorique mais est incapable de l'accepter concrètement comme l'unique explication d'un événement : nous avançons toujours une explication logique au phénomène observé (habileté, adresse, intelligence…) qui permettrait de contrôler ou d'agir sur le hasard.


Quand le joueur peut intervenir dans le jeu comme choisir lui-même ses numéros à la loterie, décider lui-même du moment où il tire la manette de la machine à sous, lancer lui-même les dés…, son illusion de pouvoir agir sur le hasard est renforcée.
Choisi

Or, dans un jeu de hasard, chaque tirage, chaque lancer de dé, chaque événement, doit être absolument indépendant des précédents et des suivants. C'est même une condition obligatoire pour que ce soit considéré comme un jeu de hasard : on ne peut prévoir l'issue du jeu d'aucune façon. Pourtant, nous sommes incapables de concevoir l'indépendance des événements: nous fabriquons des stratégies, nous analysons les événements précédents et les statistiques, pour prévoir l'issue prochaine.

Des expériences réalisées au Canada (K. Benhsain et R. Ladouceur, 2004) ont montré que des étudiants universitaires en mathématique ou des étudiants ingénieurs, bien qu'ils aient d'excellentes connaissances des mathématiques et des statistiques, ne sont pas plus armés que d'autres à percevoir le hasard de manière exacte. Au contraire, l'illusion de contrôle est souvent plus forte chez eux, en raison de leur expertise mathématique.

Enfin, beaucoup de joueurs ont mal compris ce que signifie vraiment le "taux de redistribution" : en jouant très peu souvent, il est possible de sortir gagnant d’une séance de jeu. Mais à long terme, il est impossible de s’enrichir.

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